Un prophète à Jérusalem

Publié le par Cécile de Broissia

 Luc 13, 33-35

A cet instant, quelques pharisiens s’approchèrent et lui dirent : «  Va-t-en, pars d’ici, car Hérode veut te faire mourir. » Il leur dit : "  Allez dire à ce renard : Voici, je chasse les démons et j’accomplis des guérisons aujourd’hui et demain, et le troisième jour, c’est fini. Mais il me faut poursuivre ma route aujourd’hui et demain et le jour suivant, car il n’est pas possible qu’un prophète périsse hors de Jérusalem.

Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et lapides ceux qui te sont envoyés, que de fois j’ai voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble sa couvée sous  ses ailes, et vous n’avez pas voulu. Eh bien ! Elle va vous être abandonnée, votre maison. Et je vous le dis, vous ne me verrez plus jusqu’à ce que vienne le temps où vous direz : Béni soit  au nom du Seigneur, celui qui vient."

 Jésus est en route vers Jérusalem  où il sait qu’il va souffrir et mourir. Des pharisiens veulent le détourner de sa route : «  Va-t-en pars d’ici car Hérode veut te faire mourir. » Devant la menace et le danger, Jésus ne fuit pas. Hérode ne lui fait pas peur et n’a aucun pouvoir sur sa vie. Jésus est maître de sa vie et de sa mort. Sa vie et sa mission est de chasser les démons et de faire les guérisons tous les jours de sa vie : aujourd’hui, demain et jusqu’à sa mort.  Notre vie est un combat contre les démons intérieurs qui nous empêchent de vivre et Jésus est à nos côtés.

Il me faut poursuivre ma route, aujourd’hui, demain et le jour suivant, car il n’est pas possible qu’un prophète meurt en dehors de Jérusalem. Jésus se répète, insiste, c’est pour  lui une nécessité intérieure, un appel profond qui le dépasse, un feu qui le brûle auquel il ne peut se dérober.  Chacun de nous  a  un désir profond, une passion, un appel prophétique qui donne sens à  notre vie. Jésus en continuant sa route nous invite à la persévérance et à la fidélité sur notre chemin de vie. Quand nous vivons des moments difficiles, nous pouvons dire comme Jésus:" je continue ma route".

Pourquoi doit-il mourir à Jérusalem ? Il s’identifie à tous les prophètes et les martyrs du passé qui sont morts parce qu’ils ont dénoncé les injustices  et en allant à Jérusalem, il s’attaque à un milieu hostile qui n’a aucun intérêt à changer.  Nous aussi nous pouvons nous identifier à tous  ceux qui ont donné leur vie pour plus de justice. Jérusalem est le centre, le cœur de la religion juive. Jésus en voulant  mourir à Jérusalem termine son pèlerinage sur la terre en étant dans le cœur de Dieu. Il nous faut mourir  à nous-mêmes  pour une nouvelle naissance à l’image et à la ressemblance de Dieu.

Puis vient une lamentation sur Jérusalem : Jérusalem, Jérusalem toi qui tues les prophètes et lapides ceux qui te sont envoyés, que de fois, j’ai voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble  sa couvée sous ses ailes. Jésus se désole et s’adresse à Jérusalem comme si c’était une personne violente  qui tue  et exclut ses enfants alors que lui au contraire veut être comme une poule qui rassemble   ses enfants  sous ses ailes. C’est une image maternelle de Dieu, pleine de tendresse, que l’on trouve aussi dans les psaumes (psaume 62) : « Tu es venu à mon secours, je crie de joie à l’ombre de tes ailes. »

 Vous n’avez pas voulu.  Jésus   ne cesse d’appeler ses enfants à venir sous ses ailes mais il souffre de  n’être pas entendu.  Il  ne réussit pas malgré tous ses efforts  à faire advenir un règne d’amour  et de fraternité. C’est notre prière et notre responsabilité avec Lui.

 Eh bien elle va vous être abandonnée votre maison ! C’est la conséquence de votre refus et de votre violence et aussi de toutes nos résistances. Dieu n’habite plus dans le temple de Jérusalem. C’est à nous désormais de faire venir Dieu dans notre maison, dans notre vie, d’être son temple.

Je vous le dis : vous ne me verrez plus jusqu'à ce que vienne le temps où vous direz : béni soit celui qui vient au nom du seigneur.   Quand nous disons   des paroles de  bienveillance et de confiance à  Dieu,  aux autres et  à nous-mêmes, le Seigneur est présent dans nos vies.

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J
Superbe commentaire, Cécile, qui dit bien que la vie de Jésus éclaire la nôtre
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