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Publié le par Cécile de Broissia

Qui sera sauvé ?

Luc 13, 31-35

Il passait par villes et villages, enseignant et faisant route vers Jérusalem.

Quelqu’un lui dit : «  Seigneur, n’y aura-t-il que peu de gens qui seront sauvés ? »

Il leur dit alors : «  Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite, car beaucoup, je vous le dis, chercheront à entrer et ne le pourront pas.

« Après que le maître de maison se sera levé et aura fermé la porte, quand, restés dehors, vous commencerez à frapper à la porte en disant : «  Seigneur, ouvre-nous », et qu’il vous répondra : «  Vous, je ne sais pas d’où vous êtes »,

 « Alors vous vous mettrez à dire : «  Nous avons mangé et bu devant toi, et c’est sur nos places que tu as enseigné ; et il vous dira : «  Je ne sais pas d’où vous êtes. Eloignez-vous de moi, vous tous qui faites le mal. »

« Il y aura les pleurs et les grincements de dents, quand vous verrez Abraham, Isaac et Jacob, ainsi que tous les prophètes dans le royaume de Dieu, et vous jetés dehors. Alors il en viendra du levant et du couchant, du nord et du midi, pour prendre place au festin dans le royaume de Dieu.

« Et ainsi, il y a des derniers qui seront premiers et il y a des premiers qui seront derniers. »

J’imagine Jésus marchant de village en village, rencontrant une foule de personnes, parlant du royaume de Dieu, désirant transmettre la bonne nouvelle  que tous sont aimés de Dieu. C’est l’amour de son Père qui le fait vivre et qui lui donne la force d’aimer jusqu’au bout en faisant route vers Jérusalem. Il désire que nous  vivions la même expérience.

Quelqu’un, cela peut être l'un de nous, va poser une question qui lui tient à cœur : Seigneur, n’y aura-t-il que peu de gens qui seront sauvés? Que deviendrons-nous à notre mort ? Il y a peut-être derrière cette question la fausse image d’un dieu juge qui selon nos mérites nous donnerait l’accès au paradis.   Jésus au lieu d’avoir un discours rassurant pour cette question angoissante va avoir un discours exigeant. Il ramène le problème non pas  à l’au-delà mais au présent et à notre responsabilité. Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite. Beaucoup  chercheront à entrer mais ils ne le pourront pas.  Pour passer par cette porte étroite, il faut   nous libérer de ce qui nous encombre et qui ne correspond pas à ce que nous sommes : ce sont toutes les   fausses identités que nous avons endossées pour plaire et ne pas souffrir.  Cela demande de perdre nos illusions de toute puissance et accepter humblement d’être ce que nous sommes avec nos faiblesses, nos blessures. Notre vulnérabilité est comme une brèche dans nos certitudes, une ouverture  pour passer par la porte étroite. C’est un chemin de conversion, un combat de tous les jours. Cela demande de nous simplifier, nous unifier, aller à l’essentiel et  lutter pour être assez petit pour pouvoir passer par la porte étroite. C'est comme une deuxième naissance.

 Donc le désir d’entrer ne suffit pas, il y a des exigences pour entrer dans le royaume de Dieu et être heureux. Les Béatitudes nous en  indiquent le chemin. Jésus nous demande de nous efforcer de prendre ce chemin comme il l’a  pris lui-même jusqu'à donner sa vie mais beaucoup ne pourront pas le prendre car c’est un chemin difficile.

Jésus prend l’image d’un maître de maison qui  se lève pour fermer la porte. Cette fois-ci il n’y a plus d’entrée possible, c’est trop tard. Même les supplications pour entrer ne servent à rien car le maître de maison ne nous connaît pas.  Nous n’avons pas crée de relation  d’amitié avec lui, seulement mangé et  bu et écouté son enseignement mais nous ne nous sommes pas laissé toucher et nous n'avons pas engagé notre vie à le suivre.  Il ne suffit pas d’aller à la messe, de croire en Dieu. L’important c’est de laisser Dieu prendre sa place dans notre vie  et nous laisser transformer intérieurement pour mieux vivre et aimer. 

Eloignez-vous de moi, vous qui faites le mal.  Après la porte fermée voilà des paroles dures. C'est difficile de penser que Jésus nous  éloigne de lui alors que toute sa vie il  a été proche des pécheurs et leur a pardonné, ce n'est sûrement pas ce qu'il a voulu dire.  C'est plutôt une mise en garde.    Nos pratiques religieuses et nos bonnes oeuvres ne sont pas une garantie pour entrer dans le royaume, ce peut même être une  tentation  de nous sentir supérieurs aux autres.    Tous sont invités au festin du Royaume. L'amour est le seul critère pour y  entrer: Ainsi il y a des derniers qui seront premiers et des premiers qui seront derniers.  

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J
Merci Cécile. Tu as fait de ce texte difficile un magnifique commentaire.<br /> Michèle
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D
Merci Cécile pour ce commentaire simple et profond, qui magnifie ce texte qui semble simple, mais dont tu as.su ici transmettre les émotions profondes, le sens qui me touche.
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