Jésus et Jean le Baptiste

Publié le par Cécile de Broissia

 Jean Baptiste au désert( Gerard de saint Jean))
Jean Baptiste au désert( Gerard de saint Jean))

Luc 7, 18-35

Les disciples de Jean rapportèrent tous ces faits à leur maître; et lui, s'adressant à deux de ses disciples, les envoya vers le Seigneur pour lui demander: "Es-tu 'Celui qui vient' ou devons-nous en attendre un autre?" Arrivés auprès de Jésus, ces hommes lui dirent:"Jean le Baptiste nous a envoyés vers toi pour te demander: Es-tu 'Celui qui vient', ou devons-nous en attendre un autre?" A ce moment-là, Jésus guérit beaucoup de gens de maladies, d'infirmités et d'esprits mauvais et il donna la vue à beaucoup d'aveugles. Puis il répondit aux envoyés: Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu: les aveugles retrouvent la vue, les boiteux marchent droit, les lépreux sont purifiés et les sourds entendent, les morts ressuscitent, la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres, et heureux celui qui ne tombera pas à cause de moi."

Quand les envoyés de Jean furent partis, Jésus se mit à parler de lui aux foules: "Qu'êtes-vous allés regarder au désert? Un roseau agité par le vent? Alors, qu'êtes-vous allés voir? Un homme vêtu d'habits élégants? Mais ceux qui sont vêtus d'habits somptueux et qui vivent dans le luxe se trouvent dans les palais des rois. Alors qu'êtes-vous allés voir? Un prophète? Oui, je vous le déclare, et plus qu'un prophète. C'est celui dont il est écrit: Voici, j'envoie mon messager en avant de toi; il préparera ton chemin devant toi. Je vous le déclare, parmi ceux qui sont nés d'une femme, aucun n'est plus grand que Jean; et cependant le plus petit dans le royaume de Dieu est plus grand que lui.

Tout le peuple en l'écoutant et même les collecteurs d'impôts ont reconnu la justice de Dieu en se faisant baptiser du baptême de Jean. Mais les pharisiens et les légistes ont repoussé le dessein que Dieu avait pour eux, en ne se faisant pas baptiser par lui. A qui vais-je comparer les hommes de cette génération? A qui sont-ils comparables? Ils sont comparables à des enfants assis sur la place et qui s'interpellent les uns les autres en disant:

" Nous avons joué de la flûte, et vous n'avez pas dansé;

Nous avons entonné un chant funèbre et vous n'avez pas pleuré."

En effet Jean est venu, il ne mange pas de pain, il ne boit pas de vin, et vous dites:" Il a perdu la tête." Le Fils de l'homme est venu, il mange, et il boit, et vous dites:" Voilà un glouton et un ivrogne, un ami des collecteurs d'impôts et des pécheurs." Mais la Sagesse a été reconnue juste par tous ses enfants."

Dans une première partie, Jean- Baptiste est en prison et il est troublé par ce que ses disciples lui rapportent sur Jésus. Il apprend que Jésus est l'ami des publicains et des pécheurs. Cela ne correspond pas du tout avec son image d'un Messie fort et puissant qui délivrerait le peuple et rétablirait la justice et alors il s'interroge : Jésus est-il celui qui vient ou devons-nous en attendre un autre?

Jean Baptiste cherche à répondre à sa question et prend les moyens de se rapprocher de Jésus et de lui parler ouvertement.

Jésus ne s'offusque pas du doute de Jean-Baptiste mais invite ses disciples à parler de leur expérience: ce qu'ils ont vu et entendu. Puis il cite des passages de l'Ecriture qui correspondent à ce qu'ils ont vu et entendu. Jésus a choisi d'être un Messie proche des petits et des pauvres et de leur annoncer la Bonne Nouvelle. Il a une grande conscience de son identité et de sa mission mais il ne répond pas lui-même à la question de Jean-Baptiste. C'est à Jean Baptiste de discerner d'après les signes qu'il voit et en les confrontant à l'Ecriture. Si Jean Baptiste malgré l'épreuve de la prison, la mort qui s'annonce arrive à rester debout et à croire à un Messie différent de ce qu'il avait imaginé, il aura accompli sa mission et sera heureux.

Comment ce passage de l'Evangile peut-il nous rejoindre aujourd'hui?

Nous aussi, nous avons nos prisons. Nous sommes enfermés dans nos aveuglements, nos infirmités, nous sommes possédés par des esprits mauvais et Jésus est venu pour nous délivrer et nous donner la vie en abondance.

Nous aussi, nous avons nos attentes, nos idées toutes faites, nos illusions sur Dieu, sur les autres, sur nous-mêmes. Nous avons des doutes et nous sommes déçus si la réalité est différente de ce que nous espérions. La foi n'est pas une série de certitudes et de savoirs sur Dieu. Nous sommes toujours en route, en chemin et nous n'aurons jamais fini de nous poser la question: Qui est Dieu? C'est la même chose dans un couple qui est une aventure pleine de crises surmontées et nous n'avons jamais fait le tour l'un de l'autre. C'est la même chose pour nous-mêmes, nous n'aurons jamais fini de nous connaître et de répondre à ces questions: Qui suis-je? Quelle est ma mission ? Comment l'accomplir?

Nous aussi, nous sommes heureux quand nous arrivons malgré les épreuves et les désillusions à rester debout, en ayant une image de Dieu, des autres et de nous-mêmes plus pure, plus vraie. Heureux qui ne tombera pas à cause de moi : Jésus est toujours à nos côtés pour nous aider.

Dans une deuxième partie Jésus parle de Jean-Baptiste aux foules. Qui est Jean-Baptiste? Il fait son éloge. C'est le plus grand des hommes. Il cite encore les Ecritures: Voici que j'envoie mon messager en avant de toi pour préparer ton chemin devant toi.

Nous aussi, nous avons besoin de personnes qui croient en nous et nous valorisent de même que les autres ont besoin que nous disions du bien d'eux. C'est ainsi que nous aurons une meilleure conscience de qui nous sommes. C'est aussi en contemplant la vie de Jésus dans l'Evangile que nous deviendrons des messagers authentiques de la Bonne Nouvelle annoncée aux pauvres.

Ensuite Jésus parle du Royaume de Dieu qu'il vient inaugurer et dont la grandeur est dans l'humilité et la petitesse. Nous avons à redevenir comme des enfants: Qui n'accueille pas le Royaume de Dieu comme un enfant n'y entrera pas.(Luc 18, 17)

Dans une troisième partie Jésus fait un rapprochement entre lui et Jean-Baptiste. Comme Jean- Baptiste il sera un signe de division entre ceux qui le reconnaissent et ceux qui le repoussent. Ils n'ont pas le même style: l'un est ascétique, l'autre aime la vie mais ils subissent tous les deux le jugement et les critiques des hommes qui ne sont jamais satisfaits.

Nous aussi, nous oscillons entre l'accueil et le refus de la présence de Dieu dans nos vies. Nous sommes souvent insatisfaits. Nous jugeons et critiquons facilement les autres et nous-mêmes. La sagesse c'est de nous mettre sous le regard de Dieu qui lui seul peut nous juger.

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J
superbe commentaire. Je l'ai partagé sur ma page facebook
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